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Beau & Cie
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15 juin 2012

Ostéologie ichthyique

Dans la série "Nos amies les bêtes", je vais à nouveau vous raconter un épisode de ma vie très pidante. Il n'y a pas si longtemps de cela, un midi, je sers du saumon à mini-Ken et à son copain que je nourris tous les mardis dans les échanges consentis d'enfants entre Mamans à l'heure du déjeuner pour éviter le repas à la cantine qui n'est pas toujours au top. Nous profitons des rayons du soleil, qui à l'époque était très généreux, en déjeunant sur la terrasse. Ce détail n'a aucune incidence sur l'histoire mais c'est pour faire genre "Je situe l'action et comme ça, ça me fait des lignes en plus pour ma rédaction". Le copain mange avec rapidité pendant que mini-Ken déguste. La dernière bouchée avalée, il me regarde ébahi : "Maman, j'ai avalé une arête". "Pô grave, tu te bourres de pain, tu bois de l'eau, tu déglutis, tu avales tout ce qui traîne et ça devrait le faire, déclare-je nullement inquiète. On sent dans la réponse que la vie n'a pas épargnée cette Maman baroudeuse qui a vu bien pire (cf. l'épisode du moucheron). Mini-Ken insiste car quand même, y'a un truc qui le gêne dans la gorge. Décidément, à Barbieland, la gêne, c'est génétique (ben quoi, c'est drôle, non ?). Je fais fi de sa remarque pensant que l'arête au passage a dû irriter la gorge, d'où une légère douleur. Je l'envoie à l'école me persuadant et le persuadant qu'il penserait à autre chose une fois en classe (on dirait Ken qui me fait le coup du "mais ch'te dis que y'a rien dans ton oeil"). Au pire, si vraiment il avait mal, il irait voir l'infirmière. Une heure se passe et mon téléphone retentit : "Bonjour Madame Barbie, c'est l'infirmière de l'école. Vous savez pourquoi je vous appelle ?" "Ben je crois oui passe ke la valise d'RTL, c'est déjà passé." je rigole mais pas tant que ça finalement. Je raccroche, range 2-3 trucs, prépare le carnet de santé de mini-Ken, les clés du carrosse et je pars chercher mini-Ken qui m'attend à l'infirmerie avec son cartable et sa blouse. Nous rentrons. Je prends un livre au cas où j'aurais à rester en bivouac à l'hôpital et nous faisons route vers l'hôpital Ambroise Paré à Boulogne. Comme nous connaissons les lieux (nous y sommes abonnés depuis plusieurs années grâce aux enfants), nous nous dirigeons directement et sans hésitation vers le service des urgences pédiatriques et nous attendons sagement notre tour. J'ai à peine le temps de m'installer confortablement sur les chaises raides du couloir d'attente, qu'une infirmière s'approche de nous. J'explique le problème et aussitôt, elle nous accompagne dans le bureau de l'interne de service. Zut, je n'ai pas eu le temps d'ouvrir mon livre. Après les questions administratives et physiques classiques, nous ré-expliquons le problème. Elle ausculte tant bien que mal la gorge de mini-Ken avec son abaisse-langue mais en vain. Y'a rien ! Oui mais y'a un truc quand même qui gêne. Pas de panique, Monique ! L'interne essaie de contacter le service ORL qui a déjà plié les gaules. "Pô grave, vous allez aller à l'hôpital Necker, au service des urgences ORL ! L'interne est prévenu, il vous attend." Mazette, ça ne rigole plus là. Entre temps, je préviens Ken que je cours les hôpitaux. Hop, je mets mon GPS interné dans ma tête en marche et en avant Guingamp nous roulons vers l'hôpital Necker près de Montparnasse. Prochaine étape, trouver une place pour le carrosse. Ouf, c'est mon jour de chance, il y en a une qui vient de se libérer et qui est pratiquement à l'entrée de l'hôpital (comme dans les films. Vous avez remarqué, quand les acteurs se garent, ils ne cherchent jamais de place...). Sauf que quelques minutes plus tard, ce n'est plus mon jour de chance car le service des urgences ORL est à l'opposé de l'entrée... Ni une, ni deux, telle Ariane, je déroule mon fil tout au long du labyrinthe jusqu'au service des urgences ORL sans passer par la case départ et sans recevoir 20 000 FRF (soit environ 3 000 € de nos sous d'aujourd'hui). Après 10 bonnes minutes de marche, nous arrivons enfin au service qui nous concerne. A nouveau, je décline le pedigree de mini-Ken, je résume le pourquoi du comment de notre présence et la gentille infirmière réceptionniste nous demande de patienter. Ah, enfin, je vais pouvoir sortir mon livre. J'ai à peine lu 2 pages que l'interne arrive. Re je décline le pedigree de mini-Ken, re je résume le pourquoi du comment de notre présence et re l'interne ausculte la gorge avec son abaisse-langue mais sans plus de succès. Et là, aux grands maux, les grands remèdes, il décide d'introduire une micro-caméra dans le nez de mini-Ken afin d'explorer sa gorge. Je sais que par la gorge cela aurait été plus rapide mais les chemins les plus courts ne sont pas toujours les meilleurs. Si on avait pris le raccourci, l'interne aurait pu se retrouver avec carrément le saumon sur les genoux. Pas fou le gars, il ne prend aucun risque inconsidéré car il a fait des études d'ORL poussées. Donc, voici mon mini-Ken transformé en acteur de cinéma médical. Attention, action, silence, ça tourne ! Pour dédramatiser le passage de la mini-caméra (passe ke c'est un peu désagréable quand même), l'interne demande à mini-Ken s'il voit l'intérieur de son nez à l'écran. Et là, avec beaucoup de naturel, mini-Ken dit : Beurk, je vois une crotte ! OK, mini-Ken ne semble pas traumatisé du tout. Hum, c'est mon fils, il est mignon, non ?, pense-je un peu honteuse. Les enfants sont vraiment formidables ! Bref, l'interne reprend le contrôle de la caméra et continue son exploration. A un moment très furtif, il voit un petit truc blanc mais sans gravité. Après quelques minutes de spéléologie gutturale, il en conclut que l'arête a dû irriter la gorge. Il retourne à son bureau, griffonne 2-3 médocs à prendre pour éviter toute infection et nous conseille de revenir dans 3 jours (il doit connaître le truc du moucheron qui se désagrège au bout de 3 jours) si la douleur persiste pour passer aux choses sérieuses, à savoir intervention chirurgicale. Et là, forcément, vous avez du mal à avaler l'info qui reste coincée en travers de la gorge : "Ca va aller madame ? Oui, oui, c'est bon, pas de problème". Au final, plus de peur que de mal, l'arête avait visiblement irrité la gorge car au bout de 3 jours, la douleur avait disparu. J'ai tout de même passé l'après-midi à ne rien faire sinon effectuer la tournée des urgences médicales par une agréable après-midi ensoleillée (si j'avais su j'en aurais plus profité car le soleil aujourd'hui, ce n'est plus ça, ma brav' dam'). Avec du recul, je m'aperçois que nous avons passé plus de temps à répondre à des questions administratives et à raconter le pourquoi du comment de notre présence qu'à vraiment intervenir médicalement sur le coinçage de l'arête. Je n'ai même pas avancé la lecture de mon roman, franchement, je suis déçue. D'ailleurs, à chaque fois que j'ai dû emmener les Minis aux urgences, je n'ai jamais réussi à lire 5 pages. Un comble tout de même !

Bref, tout ça pour dire que je soupçonne mini-Ken de m'avoir trouvé une activité pour occuper mon après-midi. Comme vous le savez, les enfants sont formidables et inventifs. Quand ils sentent que vous vous installez dans une certaine routine quotidienne, ils vous trouvent une activité qui, de préférence, sort du lot. Un truc que vous n'avez encore jamais fait. Bien sûr, ils choisissent toujours un moment où vous n'avez rien à faire comme préparer une fête de famille tout en gérant l'arrivée des grands-parents, réceptionnant Jolie Maman à la gare, optimisant le temps pour pouvoir faire 15 lessives et repasser dans la foulée, penser aux différents repas jusqu'à la fête de famille, accompagner l'un de vos enfants au cross car vous aviez promis à la maîtresse, etc. Bref, vous imaginez le tableau.

arête
Photo subtilisée sur la toile mondiale

- Barbie, ostéologue ichthyique à ses heures perdues -

PS : le poisson qui illustre ce billet est une barbue barbie... car il est rose. OK, j'"arête" mes blagues à deux balles.

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Commentaires
L
En ce premier janvier encore tout jeune et tout frais, je te souhaite une très bonne et heureuse année 2013 remplie de joies diverses en famille et entre amis, la santé chaque jour, la bonne humeur du matin au soir et le plaisir de revenir lire ici de jolis billets pour régaler mes pupilles.<br /> <br /> 2013 gros bisous houpettiens du coeur et toujours sous le signe de l'humour :)<br /> <br /> <br /> <br /> Ana et sa houpette
M
ce qui n'est pas juste, c'est que du coup, mini-ken a raté sa leçon de piano et pas moi !
B
@ Mab<br /> <br /> Tu n'aurais pas été détective dans une autre vie par hasard ? Passe ke c'est vrai que j'ai essayé de commencer Marcel mais en vain. Je bloque ! Quant à la collection Arlequin, je vais y penser car souvent ces romans épiques mettent en scène un docteur et une infirmière entre autres. Si ça se trouve, je pourrais même en écrire un en attendant dans les urgences. Tu as bien fait de venir traîner sur ce blog, ça m'a donné des idées.
M
ben dis donc, t'en trouves des excuses pour expliquer qu'en fait, tu n'as pas pu finir (ni même vraiment commencer) la recherche de ce cher Marcel ! Au lieu d'obliger ce pauvre petit garçon à courir les hopitaux, mets toi à la collection arlequin !
B
@ Christalie,<br /> <br /> Ben si un jour je ne sais pas quoi faire et que tu as une urgence, j'accepte avec plaisir. Au moins, on fera connaissance. Certes, il y a des moments plus propices aux rencontres mais il faut bien commencer un jour.<br /> <br /> @ M@ryline,<br /> <br /> Sauf que sur le papier, c'était écrit : "sans arête". Non mais la prochaine fois, je ferai des poissons carrés, c'est plus sûr. Quoique... En tout cas, merci pour la leçon de désarêtage.<br /> <br /> @ Florence,<br /> <br /> Au moins une qui est contente de me lire ! Ça fait plaisir. Ne t'éloigne pas trop non plus car des fois l'aïe-phone, il ne capte pas bien.<br /> <br /> @ Sergine,<br /> <br /> Comme le disait Confucius ou peut-être ma mémé, à moins que ça ne soit un proverbe : le malheur des uns fait le bonheur des autres.<br /> <br /> @ Veronica,<br /> <br /> Je me demande toujours comment est fait ton cerveau pour manier aussi bien les mots. Moi, c'est plus les maux que je sais manier. Chacune son truc !<br /> <br /> @ Ovar,<br /> <br /> Mais comment fais-tu pour voir le vice partout ? Serait-ce mon image qui me colle tant que ça à la peau ? Il faut que je me fasse voir par un médecin pour soigner cela. Grrrrrrrr, encore une blouse blanche ! Je n'y échapperai pas, décidément.<br /> <br /> @ Pascale,<br /> <br /> Eh oui mais c'est ce qui fait la vie. Mais même sans ces mauvais moments, il y a des matins où je resterais bien au lit. Pas toi ?<br /> <br /> @ Solène,<br /> <br /> Tu as raison, je m'éparpille. Il va falloir que je me concentre un peu plus sur un seul corps... de métier. Mais entre un médecin et un footeux, le choix est cornélien pour moi pauvre petite chair faible.
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  • On avait dit qu'on ferait des loisirs créatifs. En fait, on fait surtout beaucoup plus de blablabla et d'humour que prévu et ça nous prend plus de temps qu'on ne pensait... Mais faut pas croire, on arrive à faire de belles choses quand même.
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