Tranche de vie

Après le dernier billet culinaire, je me suis dit que vous prendriez bien une petite tranche de vie de Barbie. Si ça vous dit, installez-vous confortablement avec une tasse de thé ou un petit George bien serré, tamisez la lumière et laissez-vous bercer par les mots. A trois, vous dormez. Nan, je rigole, ça ne va pas non. A trois, vous êtes plutôt complètement concentré sur ce billet et rien ne peut vous atteindre, même pas le zhom qui hurle pour savoir quelle est la personne qui a fini le rouleau de papier toilette et qui ne l'a pas remplacé et aussi pour savoir où vous avez bien pu cacher les autres rouleaux (sur l'étagère derrière toi, gros naze !) ou le mini-zhom qui vient vous confier qu'il a fini le dernier rouleau de papier toilette et qu'il faudrait peut-être en racheter d'autre. Donc bref, laissez de côté ces aspects bassessement matériels de la vie quotidienne et plongez-vous à corps perdu dans la vie de Barbie le temps d'une semaine.

Car oui, c'est bien d'une semaine complète dont il s'agit. En effet, par je ne sais quel tour de magie, j'ai réussi à bazarder les membres actifs de la communauté réunie de Barbieland. J'ai casé les Minis chez Jolie Maman, envoyé Ken dans les Amériques et donné sa semaine à l'amant. Joli travail me direz-vous et en effet, je suis assez fière de moi. Du coup, me voilà de nouveau célibataire, toute seule comme une grande fille, avec moi-même comme unique centre d'intérêt. Trop cool ! Pas de contrainte horaire, à part celles du théâtre et du cinéma, pas de contrainte alimentaire car je picore léger, mais une orgie de vie culturelle et de plaisirs faciles : sorties intellos, lectures, course à pied et plus si affinités (mais je ne sais pas lesquelles). Et même si certaines manifestations corporelles émises sous forme de gaz (mais ne prenez pas votre air offusqué et ne faites pas la fine bouche. Une fois livré à soi-même, on est tous pareils : chassez le naturel et il revient au galop, hein mesdames et sieurs) s'expriment tout à fait librement et naturellement, je vous rassure tout de même, j'ai gardé quelques réflexes conditionnés par mon enfance de petite fille sage et responsable comme faire son lit ou se laver. Ouf, mon honneur est sauf mais pas un mot aux autres membres de la communauté de Barbieland, sinon, c'est la honte assurée et ma crédibilité de Maman et d'épouse parfaites risque d'être remise en cause. J'espère que je peux compter sur votre discrétion. Eh, on est entre nous, pas vrai ? Voici donc le programme des mes réjouissances :

Dimanche : participation au marathon de Paris en tant que spectatrice avant d'y participer pour de vrai (peut-être l'année prochaine si vous êtes sages) suivie d'une sortie au théâtre où j'ai un peu faussé la moyenne d'âge de l'assistance. C'est vrai qu'en allant au théâtre en matinée, on tombe en pleine compétition de déambulateurs, d'appareils auditifs ou de Mephisto avec tout le respect que je dois aux personnes d'un âge avancé, dont je ferai partie tôt ou tard (plutôt tard que tôt, je l'espère). Pour ma sortie en solitaire, j'avais choisi Le repas des fauves au théâtre Michel. Je vous raconte vaguement l'histoire pour vous mettre l'eau à la bouche. 1942 : à l'occasion de l'anniversaire de la maîtresse de maison, 7 amis se réunissent dans un appartement de la banlieue parisienne. Au cours de la soirée, deux officiers allemands sont abattus en bas de l'immeuble. En représailles, la Gestapo investit l'immeuble et oblige le groupe d'amis à participer à une expérience peu engageante : désigner 2 otages. En effet, ils devront choisir qui, parmi eux, va mourir et qui va être sauvé. Au nom de leur amitié mutuelle, ils refusent toute désignation jusqu'à ce que chacun tente d'argumenter en sa faveur pour sauver sa peau. Sur fond de tension dramatique, les questions du sens moral, de l'égoïsme, du rapport à la mort se mêlent aux jeux de mots, au comique de situation, aux quiproquos et à l'humour noir. Spectacle recommandé par Barbie, si ce n'est pas déjà fait.

Lundi : une séance ciné en toute fin de journée pour optimiser au maximum la soirée : Tous les soleils de Philippe Claudel. Film très sympa avec un mélange de drame à la française et de comédie à l'italienne. Je vous fais rapidement le pitch, comme on dit dans le jargon cinématographique : Alessandro, qui a du mal à oublier sa femme, élève seul et  maladroitement sa fille de 15 ans tout en hébergeant son frère, un anarchiste immature qui passe sa vie en peignoir, le tout sur fond de musique baroque italienne (un régal). Dans le rôle principal, Stefano Accorsi, acteur que je découvre pour la première fois et qui n'hésite pas à pousser la chansonnette le bel canto car il est gai comme un italien quand il sait qu'il aura de l'amour et du vin, comme le dirait Nicole C. Petite parenthèse pipeule pour celles et celui qui ne sont pas allés chez le gynéco ou le proctologue depuis un bout de temps et qui auraient pris du retard sur les Voilà et autres journaux à sensation forte, Stefano A. est M. Laeticia Casta dans la vraie vie de tous les jours. Voilà, ça c'est dit. Donc, ce film m'a permis non seulement de passer un excellent moment mais aussi de réviser mon italien, que je n'ai jamais appris d'ailleurs. Film recommandé par Barbie, si ce n'est pas déjà fait.

Mardi : course à pied le long des bords de Seine. Le problème quand on court en fin de journée, c'est qu'on remarque tout de suite si vous êtes heureux ou pas. Je m'explique. Après une journée chaude, les insectes et autres bestioles volantes plus ou moins identifiées sortent à la fraîche pour se nourir et remplir leur carnet de vol en additionnant leurs heures avant de passer le diplôme de "insecte volant certifié". Et donc, malgré leur maîtrise du déplacement aérien, elles ont un peu (beaucoup) tendance à venir atterrir ou se crasher sur votre T-shirt blanc immaculé, dans vos yeux ou dans votre bouche. Inutile de vous dire que dans ce dernier cas, vous crachez tout ce que vous pouvez pour ne pas vous étrangler avec les pattes ou une paire d'ailes. Et là, le mythe du coureur élégant et fendant l'air en prend un sérieux coup.

Mercredi : à nouveau, sortie théâtre avec Skipper que j'éduque aux planches. Nous sommes allées voir Pluie d'enfer à la Pépinière avec Olivier Marchal et Bruno Wolkowitch. Et comme le dirait Jolie Maman : qu'est-ce qu'il a de beaux yeux ! Sauf que dans le noir, on ne voit pas grand chose mais si elle le dit, c'est que c'est vrai. Un coup de Gogle pour vérifier et c'est vrai qu'il a de beaux yeux mais je crois qu'il le sait. Bref, tout ça pour dire que nous avons passé un excellent moment dans une salle d'âge moyen, c'est-à-dire ni trop jeune, ni trop vieille. L'histoire : pendant 1h30, nous partageons la vie trépidante de 2 flics de Chicago, amis d'enfance inséparables, dont le destin va brusquement et brutalement basculer. Pour l'un des protagonistes, il s'agit plutôt d'une descente aux enfers. Un texte pas toujours facile à dire mais intense. Nous, c'est-à-dire le public de connaisseurs, sommes restés carrément scotchés et pendus aux lèvres des acteurs qui jouent superbement bien et juste. Spectacle recommandé par Barbie, si ce n'est pas déjà fait.

Jeudi : seconde sortie ciné avec Skipper et une copine. Nous sommes descendues sur la plus belle avenue du monde, n'ayons pas peur des mots, pour visionner Mon père est une femme de ménage. L'histoire ? Ben, vous n'avez qu'à lire le titre, tout est dit. Même si François Cluzet joue bien, comme d'hab., cela n'en fait pas pour autant un grand film. Pas grave, on ne peut pas voir que des chefs-d'oeuvre, sinon on n'aurait goût à rien et on n'apprécierait pas les vrais chefs-d'oeuvre quand ils se présentent. Film pas recommandé par Barbie, si ce n'est pas encore fait.

Vendredi : relâche ! Enfin, presque car je me suis loué le DVD d'un film que je n'ai pas vu (ben oui, ça existe) : Les petits mouchoirs. Le pitch, vous le connaissez tous ou pratiquement. On suit les vacances au Cap Ferret de 10 copains. Très bien joué, jolie maison, joli coin, belle musique, bon moment mais pas non plus le film de l'année. L'avantage avec le DVD c'est qu'on peut voir les bonus et qu'on a une explication de certaines scènes par Guillaume Canet. Du coup, le film prend plus d'intérêt. DVD recommandé par Barbie, si ce n'est pas déjà fait

Samedi : retour de Ken, le baroudeur des temps modernes. En 1 heure, je lui résume ma semaine de folie et lui reste stoïque attendant que j'ai fini de tout raconter. Il a l'habitude.

Dimanche : retour des Minis, la vie reprend son cours normal après une interruption bien appréciée par chacun. Finalement, la famille ça a aussi du bon.

- Barbie, célibataire occasionnelle et critique sportivo-culturelle -

Comments

[taka]

euhhh t'as pris le temps de dormir pendnat ta tréve de célibataire ?quel programme de ministre,entre ciné,théatre etc ...
Ahhh j'y suis c'est TA semaine de culture de l'année ,non ??
Bon,j'rigole ,parce que...amlgré tout..quand la maison est vide,fuat s'occupper .
Mais bon,là tu as mis les bouchées triples

[Frédeborêves]

Ouh la vache chui à la bourre sur ce coup là...Quelle semaine ! Je suppose que tout ça c'est de l'histoire ancienne et que là t'es repartie tête dans le guidon (enfin dans les baskets...) et que tu rêves déjà à la prochaine petite semaine off que tu pourras t'offrir !!!

Bises d'une vacancière (mais qu'a pas la chance d'avoir mis toute sa smala au vert....) !!!

[carla S]

chère barbie, je suis so triste que vous n'ayez pas choisi d'aller voir LE film, celui qui va peut être me valoir le prix d'interprétation à cannes ! Que je ne pourrai pas aller chercher car les médisants de gauche et autres flagorneurs crieraient au crime de peopolisation de la vie politique ! c'est si dur pour moi en ce moment, mon dernier album (qui est une bombe, je vous conseille d'écouter dolce francia sur internet) ne pourra pas sortir...je me demande si finalement, je n'aurai pas du choisir silvio...

[Pascale]

Et puis c'est chouette que tu aies fait tant de choses! quelquefois on a plein de projets, et on en laisse trop de côté, ce coup ci, tu as assuré.
As tu pensé à changer les rouleaux de PQ?

[solene]

J'ai trouvé ta semaine hyper cultivationnée ...
Tu as dû apprécier cette tranquillité jusqu'au 4ème jour à peu près, où tu te disais 'vivement qu'ils reviennent tous , my family's members ...'
I need you, my barbietous .. Avoue !
Bonne fin de week-end pascal !
Bisous