Toujours à fond...
Mes chères petites poulettes adorées. Non, non, non, je ne vous oublie pas mais voilà, je suis une Maman avant tout. Et une Maman est toujours débordée, comme les retraités d'ailleurs. Essayez de demander à vos parents de faire des trucs pour vous ou de les appeler, ils ne sont jamais là. Du coup, je n'ai pas hâte à la retraite. Je comprends maintenant pourquoi on recule l'âge de la retraite... C'est pour que les futurs retraités soient plus disponibles pour leur progéniture. Elle est futée cette réforme sur la retraite, non ?
Bon d'accord, il y a d'autres raisons qui justifient mon absence temporaire. En vrac : travaux de la chambre nuptiale parentale (ah, vous l'aviez oubliée celle-là), travaux de maisonnage (lavage-étendage-repassage-rangeage-nettoyage), intendance et logistique (approvisionnement du frigo, réflexionade sur les menus familiaux et préparation desdits menus, sortie d'école, accompagnement aux activités diverses et variées, réunions de parents), devoirs (poésie, géométrie, états physiques de l'eau, préhistoire, dictée de mots, conjugaison, ...) et surtout entraînements car dimanche, c'est le Paris-Versailles. Ouais super ! pensèrent les lectrices assidues de ce blog déconno-sportivo-intellectuel, mais c'est quoi ce truc ? Une nouvelle ligne de chemin de fer ? Un nouveau gâteau pour remplacer le Paris-Brest ? Une régate sur la Seine ? Stop, je vous arrête. Les coureuses (et -reurs) averties sauront de quoi il s'agit. En revanche pour les moins averties qui vont devenir averties suite à la lecture de ce billet, il s'agit de la célèbre (pour ceux qui usent les semelles de leurs chaussures de running sur le macadam) course à pied qui relie Paris (départ au pied de la grande dame de fer) à Versailles (là où que le roi soleil a fait construire son modeste 100 pièces avec jardinet il y a fort, fort longtemps). Course mythique pour qui ne l'a jamais faite car il y a la redoutable côte des Gardes. Il s'agit de gravir à la force de ses petits mollets aguerris (ou pas pour bon nombre des participants qui se lancent un défi) et sveltes (comme les doigts) une côte de je-ne-sais-plus-combien-de-%-de-dénivelé (je crois que c'est 120 m mais je ne suis pas bonne en maths) pendant un peu plus de 2 km. Une fois terminée, vous en êtes au 8ème kilomètre mais il en reste encore 8 autres (+ 300 m). Et vous vous dites que le plus dur est fait. Eh bien non ! Au 14ème kilomètre, il y a DZE côte qui tue (enfin, c'est mon propre avis que je partage avec moi-même car la 1ère côte s'avère plus facile finalement) et elle porte bien son nom : la côte du Cimetière. Et celle-là, croyez-moi, elle vous laisse sur place si vous n'avez pas bien maîtrisé votre course jusqu'à ce kilomètre fatidique et si vous avez grimpé trop vite. Vous montez sur 500 m environ mais c'est très raide, surtout les derniers mètres. Après, c'est presque du billard sauf l'arrivée qui n'en finit pas d'arriver. A chaque foulée, on se demande si les organisateurs ne reculent pas la ligne d'arrivée tellement c'est long. Vous avez l'impression d'être seule sur l'immense avenue de Paris à Versailles et quand vous regardez les photos, vous vous apercevez qu'en fait, vous étiez entourée d'autres coureurs aussi fous que vous, ce qui rassure sur votre folie. Après, c'est le parcours habituel : récupération de la médaille (voire 2 médailles pour les plus chanceux, vous voyez de qui je veux parler), dépose de la puce qui a enregistré le précieux temps du sportif-qui-pue-pas-bon-après-16-km-300 et qui-risque-d'être-mouillé-si-le-temps-ne-se-dégage-pas-avant-dimanche, dernier ravitaillement et la sensation que ça fait du bien de reprendre des forces et que je suis satisfaite (ou pas) de ma course mais que comme d'hab. il y avait trop de monde et que je ne sais pas si je la referai l'année prochaine mais finalement je m'inscrirai quand même passe ke il faut se lancer des défis des fois et que c'est quoi la prochaine course que j'envisage de faire. C'est ça les coureurs, ils sont pleins de paradoxes. Ils courent pour s'entraîner en vue d'une course. Quand ils sont dans la course, ils se demandent pourquoi ils courent. A l'arrivée, ils jurent qu'ils ne referont plus la course qu'ils viennent de finir plus ou moins péniblement et d'ailleurs qu'ils ne s'inscriront plus à aucune course. Finalement, 4 heures plus tard, ils se demandent bien à quelle autre course ils vont participer dans 1 mois. Et l'année suivante, ils refont la course qu'ils avaient soi-disant détestée l'année précédente. Je vous laisse cogitationner sur le masochisme du coureur de fond qui s'entraîne de bon matin au chant du coq ou le soir au fond des bois.
Photo subtilisée sur la toile mondiale
- Barbiecourt -